Le jardin-collection est de nouveau ouvert au public du lundi au vendredi !
L’équipe administrative du FRAC RÉUNION vous reçoit sur rendez-vous uniquement.
Merci !
Maison Dussac
8 septembre 2019 au 26 janvier 2020
mercredi, jeudi, samedi et dimanche de 14h00 à 18h00
jeudi et vendredi sur réservation pour les groupes
samedi 7 septembre, 18h00
Sommes-nous sur le pont ? Les artistes exposés — eux— le sont. Sans la moindre ambiguïté. Ils et elles guettent. Ils et elles alertent. Ils et elles questionnent et nous invitent avec poésie, humour, inquiétude, virulence parfois, délicatesse aussi, à changer de paradigme.
Tel un équipage, les voila à la manœuvre de l’activisme et de l’humanisme. Quels que soient leur médium — photographie, peinture, vidéo, volume, dessin — les artistes nous font monter à bord du navire-monde.
Il s’agit ici — d’où que l’on s’exprime, que le propos soit combat, quête ou constat — de sonder la mémoire, de donner voix aux démuni·es, aux femmes, aux noir·es, aux migrants, à l’Autre. Il s’agit d’envisager les enjeux politiques du racisme, de la post-colonisation, du genre, de l’intersectionnalité, du changement climatique ou encore de la transmission.
…
Nous fûmes de toutes les cales /
Nous sommes sur tous les ponts
de l’île notre navire. [1]
Les artistes jettent des ponts et dessinent des liens entre ces réalités. Leurs questionnements nous invitent à scruter, à interroger, à comprendre, à nous émouvoir, à prendre soin de l’Histoire vécue et de celle qui s’écrit.
Tout comme le poète anglais John Done[2] l ‘écrivait en 1624, ils et elles sont conscient·es « d’être membre(s) du genre humain » et que le glas ne devrait sonner pour personne au risque d’être soi-même diminué.
Nous sommes embarqué·es sur le même navire. Ce sont les artistes qui l’affirment.
Béatrice Binoche
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[1] Paroles pour solder la mer (extrait), Edouard J. Maunick , Ed. Gallimard, 1988. Poète mauricien né en 1931.
[2] « Nul homme n’est une île, un tout en soi ; chaque homme est part du continent, part du large ; si une parcelle de terre est emportée par les flots, pour l’Europe c’est une perte égale à celle d’un promontoire, autant qu’à celle d’un manoir de tes amis ou du tien. La mort de tout homme me diminue parce que je suis membre du genre humain. Aussi n’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi. » No man is an island, entire of itself, in Devotions upon Emergent Occasions, 1624, John Done. Poète anglais, 1572 – 1631.